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• 1488; lat. libatio1 ♦ Antiq. Action de répandre un liquide (vin, lait, huile) en l'honneur d'une divinité. Les Grecs et les Romains faisaient des libations lors des sacrifices.2 ♦ Loc. (1750) Faire des libations, de joyeuses libations : boire abondamment (du vin, de l'alcool).libationn. f. ANTIQ Pratique religieuse qui consistait à répandre, en l'honneur des dieux, une coupe de vin, de lait, etc.|| (Afr. subsah.) Action de répandre sur le sol, en l'honneur des ancêtres, quelques gouttes de la boisson qu'on va absorber.|| (Le plus souvent au Plur.) Mod., plaisant Faire de copieuses libations: boire beaucoup (de vin, d'alcool).⇒LIBATION, subst. fém.A. — RELIG. Acte qui consiste à répandre un liquide (vin, huile, lait p. ex.) à l'intention d'une divinité. Offrir une libation. Démodocus, saisissant une coupe, alloit faire une libation aux pénates de Lasthénès (CHATEAUBR., Martyrs, t. 1, 1810, p. 167) :• ... le patron d'une des pirogues de la baie de Crillon, auquel j'avais donné une bouteille d'eau-de-vie, en jeta, avant de partir, quelques gouttes dans la mer, nous faisant comprendre que cette libation était une offrande qu'il adressait à l'Être suprême.Voy. La Pérouse, t. 3, 1797, p. 110.— P. anal. Peyrony but (...). Puis nous tous, l'un après l'autre, pleins de joie, à ce même verre. Telle fut notre libation à la journée (MONTHERL., Olymp., 1924, p. 276).— P. méton. Liquide destiné à cet acte. Répandre, verser la libation. Je lui présentai les vases qui contenoient des libations sacrées; elle répandit le lait et le vin au pied de l'arbre (GENLIS, Chev. Cygne, t. 1, 1795, p. 204).B. — Gén. au plur., fam. Fait d'absorber de l'alcool de façon abondante et répétée. Faire des libations. De fréquentes libations de vin de Bordeaux animèrent cette discussion (BALZAC, Chouans, 1829, p. 195). Il entra chez plusieurs marchands de vin et raconta (...) son aventure (...). Sa journée se passa en libations et en adieux (DABIT, Hôtel Nord, 1929, p. 24).— P. anal. Bien dormi; grâce peut-être à une abondante libation d'eau de fleurs d'oranger (GIDE, Journal, 1912, p. 385).REM. Libatoire, adj. [En parlant d'un vase] Qui sert aux libations sacrées. Et ses yeux n'ont pas vu sur le cippe romain Le vase libatoire auprès de la patère (HEREDIA, Trophées, 1893, p. 84). Certains dict. du XIXe s. et QUILLET 1965 le relèvent comme subst. masc. au sens de « vase à libations ».Prononc. et Orth. : [
]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1491 [éd.] relig. (La Mer des Histoires, I, 132 b ds Rom. Forsch. t. 32, p. 97); 2. 1750 fam., au plur. (FOUGERET DE MONBRON, Margot la Ravaudeuse, p. 59). Empr. au lat. libatio, au sens religieux. Fréq. abs. littér. : 180.
libation [libɑsjɔ̃] n. f.ÉTYM. 1488; du lat. libatio, du supin de libare « répandre (en l'honneur d'un dieu) ».❖1 Antiq. Action de répandre un liquide (vin, lait, huile…) en l'honneur d'une divinité (⇒ Offrande). || Les Grecs et les Romains faisaient des libations lors des sacrifices, au cours de cérémonies. || Libation aux lares. || Les choéphores portaient les offrandes pour les libations.1 Tu sais combien je hais leurs fêtes criminelles,Et que je mets au rang des profanationsLeur table, leurs festins et leurs libations (…)Racine, Esther, I, 4.2 ☑ (1750). Fig. Faire des libations, d'abondantes, de copieuses, de capiteuses, de joyeuses libations : boire abondamment, surtout des boissons alcoolisées (→ Cuisiner, cit. 5; huis, cit. 5). — Au sing. (rare) :2 (…) Gambara but un grand verre de vin de Champagne, et accompagna sa libation d'un demi-sourire approbateur.Balzac, Gambara, Pl., t. IX, p. 430.
Encyclopédie Universelle. 2012.